Qu’est-ce que la CDMB ?
L’article de Wikipédia sur la Configuration Management DataBase est dans son sens littéral la parfaite définition ITIL ® d’une CMDB :
« La configuration management database (abrégé CMDB), ou base de données de gestion de configuration, est une base de données unifiant les composants d’un système informatique. Elle permet de comprendre l’organisation entre ceux-ci et de modifier leur configuration. La CMDB est un composant fondamental d’une architecture ITIL. Une base de données de gestion de configuration contient des informations sur les principaux composants du système d’information (appelés configuration items ou CI) et des détails sur les relations importantes entre eux. Un CI est une instance d’une entité disposant d’attributs modifiables : par exemple un ordinateur, un processus ou un employé. Un facteur de succès clé lors de l’implémentation d’une CMDB est la capacité à récupérer automatiquement des informations concernant les CI (auto-discovery) et à suivre les changements au fur et à mesure. Les bases de données de gestion de configuration contiennent des métadonnées et par conséquent leur utilisation peut entrer en conflit avec le concept de dépôt de métadonnées tel que déployé dans les grandes organisations informatiques. La gestion des configurations en tant que processus traite de la manière dont les données sont mises à jour, ce qui est justement une faiblesse des dépôts de métadonnées. Les CMDB apportent alors la gestion des historiques. De plus, elles s’intègrent dans le processus ITIL plus global et apportent une cohérence à la gestion du système d’information. »
Oui mais encore ?
Telle quelle, cette définition de la CMDB peut paraître rébarbative ou trop formelle, conceptuelle :
- On peut penser que la CMDB n’est qu’une simple base de données comme une autre ;
- Elle s’inscrit comme simple élément d’architecture dans la mise en place d’une démarche ITIL ;
Pourtant la CMDB est bien plus que ça et s’inscrit comme un élément déterminant et structurant de toute organisation souhaitant construire une gouvernance efficace de leur système d’information. Et ceci, bien au-delà d’une approche d’une simple gestion des services IT avec ITIL et de son framework.
Une CMDB est donc avant tout un référentiel (une base de données effectivement mais pas que) qui va recenser et conserver les informations relatives aux actifs de l’organisation : les matériels et équipements techniques, les systèmes, logiciels et applications mais aussi les contrats, les licences, les ressources humaines … qui les utilisent et surtout leurs actions ! Un des points les plus importants à mon sens et qui place la CMDB au cœur de toute organisation est que pour chaque CI on y associe un certain nombre d’attributs et surtout qu’on y établit entre ces CI des relations qui permettront de formaliser, gérer et fournir des données efficaces pour maitriser l’ensemble de son organisation IT en le modélisant réellement. Organisation IT oui mais pas que : de la même manière que l’on tend aujourd’hui à ouvrir les principes de l’ITSM à l’ensemble de l’entreprise (ITIL 4®, VeriSM®, ESM, …) car dans l’entreprise la notion de service peut s’appliquer à tous. Une CMDB selon les critères que l’on a défini pour la construire pourra être utilisée d’une manière globale par l’organisation. On a ainsi accès au bon moment à la bonne information. Cela permet d’accompagner efficacement également l’approche des organisations vers l’ESM ou leur transformation digitale.
Mise en œuvre
Parce qu’elle a été définie et décrite dans le framework ITIL, la CMDB est avant tout faite pour être utilisée pour appuyer et servir la mise en œuvre d’une organisation de gestion des services IT par une démarche ITIL.
Elle servira à fournir les informations sur lesquels s’appuieront la gestion de la configuration (évidemment), la gestion des incidents, la gestion des changements, …
On partira donc généralement par construire sa CMDB en y référençant les actifs IT (matériels, logiciels) à l’aide de logiciels d’inventaire qui collecte automatiquement les informations (et surtout qui les mettent à jour quand ils évoluent).
Partant de là on construit sa gestion de services.
Ceci est ce que font classiquement les organisations en termes d’approche et d’usage. Généralement cela s’arrête là et se limite au domaine IT. On imagine qu’ensuite la CMDB vit sa vie et se met à jour régulièrement par les outils d’inventaires.
Aller plus loin ou choisir d’autres approches
Je ne décrirais pas ici tout ce qui peut et doit être fait dans la construction et/ou utilisation de la CMDB.
Parce qu’il n’y a pas une méthode unique et bien précise de mise en œuvre de la CMDB.
Parce que l’on met en œuvre une CMDB dont on a besoin et qui apporte une véritable valeur.
Parce que d’autres approches ou facteurs peuvent déterminer comment on choisit de le faire :
- En cohérence avec la démarche ITIL®, on commence là ou on est, on ne vise pas l’excellence immédiate et on construit et évolue de manière progressive et itérative pour que cela réponde à nos besoins ;
- Bien que dans le fond la CMDB peut être vue comme le socle sur lequel le reste va s’appuyer et qu’il est pertinent de commencer par la définir et la mettre en œuvre, on peut parfaitement choisir de prioriser d’autres processus ;
- Il est cependant crucial de réfléchir avant de commencer à ce que l’on voudra en faire et comment on l’utilisera efficacement pour qu’elle apporte une vraie valeur à l’organisation. Il est nécessaire aussi de s’assurer de ne pas construire un modèle figé qu’on ne pourra pas faire évoluer quand on en aura besoin ;
- On essaie aussi d’aller au-delà de l’IT et voir comment construire des services à l’échelle de l’organisation qui puisse en tirer parti. Un échange voire une co-construction de son modèle par l’ensemble des parties prenantes est fortement conseillé ;
- Autre point et sans doute l’un des plus importants : initier une démarche de mise en œuvre d’une CMDB est tout sauf simple et ne doit pas être minimisée en termes de conception et demande des efforts humains, financiers et de temps nécessaire.
- Une fois la démarche lancée ou la CMDB mise en œuvre, il ne faut jamais oublier que la CMDB est elle-même un actif vivant et dynamique. Il faut donc s’assurer qu’elle soit mise à jour, adaptée, partagée et qu’il peut être nécessaire d’avoir des ressources dédiées à sa propre gestion ;
- Une CMDB n’est pas un concept obsolète et d’un autre temps mais est bien au contraire un concept bien actuel, dynamique et flexible (pour ne pas dire agile) qui apportera un réel bénéfice aux organisations qui pourront s’appuyer sur le fait de s’appuyer sur des données fiables et disponibles ;
source(s) :
Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Configuration_management_database